Classé dans : CRISES ET CONFLITS MONDE ARABE,GEOPOLITIQUE,Kurdistan,Moyen-Orient
Je rentrais d’une escapade au Kurdistan d’Irak, dans le maquis du PDK de Mollah Moustafa Barzani. J’étais encore novice dans la région, n’ayant guère connu que le Yémen et la Syrie où j’achevais un mémoire de géographie chez les montagnards du Haut-Qalamoun. Et j’étais élève à Sciences Po, ce qui n’apportait (déjà ?) aucune garantie de compétence pour comprendre la marche du monde…Avec Francis Grégoire un copain d’enfance de mon village, on était donc partis comme des grands crapahuter dans les montagnes enneigées du Zagros, en passant par Téhéran – et par l’inévitable Savak.
Au cours des longues soirées de discussions sous la tente avec les camarades du Comité Central, autour d’un poêle à mazout fumant, j’avais compris que les Kurdes ne revendiquaient pas l’indépendance, et que les liens qui les rattachaient à l’Irak étaient bien plus profonds et anciens qu’on ne voulait le croire en Occident. Mais que même les droits politiques minimes qu’ils revendiquaient ne pouvaient être reconnus dans le cadre de la dictature installée à Bagdad. Il me restait encore à éprouver le cynisme des Grandes Puissances : la CIA et le Mossad soutenaient à bout de bras la rébellion, qui s’inscrivait dans le cadre de la Guerre froide, mais les Etats-Unis et Israël avaient décidé d’arrêter les frais.
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