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21 février 2022
https://www.france24.com/fr/afrique/20220221-%C3%A9thiopie-le-barrage-sur-le-nil-est-une-victoire-majeure-qui-ne-suffira-pas-%C3%A0-r%C3%A9unifier-le-pays
France 24 fait le point sur les enjeux économiques et politiques du barrage de la Renaissance avec Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS spécialiste de la Corne de l’Afrique.
Deux voisins de l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan tentent depuis des années de bloquer ce projet de barrage. Dans ce combat, le lancement de la production d’électricité constitue-t-il une avancée pour l’Éthiopie ou bien une victoire définitive ?
Marc Lavergne : Il s’agit à mon sens d’une réelle victoire pour l’Éthiopie car l’activation du barrage va démontrer une bonne fois pour toute que l’argumentaire égyptien ne tient pas. Ces derniers affirment que le projet risque d’occasionner des problèmes d’approvisionnement en eau. Or l’Égypte n’est pas du tout en situation de pénurie potentielle. Il y a effectivement des problèmes d’approvisionnement mais qui sont avant tout liés à des infrastructures défaillantes et à une mauvaise optimisation, car l’eau est gratuite en Égypte et ne passe pas par un opérateur.
Dans ce conflit, le dirigeant al-Sissi cherche avant tout à protéger sa position d’allié régional des États-Unis, essentielle pour sa survie politique. L’influence grandissante de l’Éthiopie à travers ce projet économique majeur est perçue comme une menace par le Caire.
Le Soudan, ancienne colonie égyptienne historiquement dépendante de son voisin, a soutenu l’initiative du Caire pour des raisons politiques mais était en réalité assez embarrassé. Le gouvernement avait même reconnu que le barrage pourrait au contraire être une protection contre les inondations qui posent de gros problèmes au Soudan.
Dans ce contexte, la partie semble définitivement perdue pour l’Égypte qui avait un temps menacé de bombarder le barrage, mais ne peut se permettre une telle riposte vis-à-vis de ses soutiens américains et israélien.
Ce barrage, parmi les plus grands au monde, aurait coûté plus de quatre milliards de dollars selon les experts. Quels bénéfices économiques l’Éthiopie espère-t-elle en tirer ?
Le pays est dans une situation économique très compliquée. Il fait face à une crise d’appauvrissement des terres cultivables du fait d’une surexploitation des sols, liée à la très forte croissance démographique avec une population qui atteint aujourd’hui 115 millions d’habitants.
Jusqu’ici les principaux investissements étrangers dans l’économie concernaient l’emploi de main-d’œuvre dans l’industrie textile qui, encore moins cher qu’au Bengladesh, figure parmi les plus rentables au monde. Son commerce extérieur demeure très pauvre et se limite principalement aux exportations de fleurs et de café et à l’importation de produits pétroliers.
Dans ce contexte, l’exploitation du barrage représente une manne financière énorme à l’échelle du continent, dont l’approvisionnement en électricité est largement insuffisant, mais également à l’échelle du monde, avec notamment la Chine, principal partenaire économique de l’Éthiopie. Elle a accepté de préfinancer le barrage et compte beaucoup sur les exportations éthiopiennes.
La guerre entre le gouvernement central et les rebelles tigréens du nord perdure depuis plus d’un an. Le Premier ministre a récemment mis fin à l’état d’urgence, libéré des prisonniers et accepté la mise en place d’un dialogue national. Le barrage, désormais fonctionnel, peut-il favoriser une résolution du conflit ?
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Le barrage de la Renaissance a été initié par l’ancien Premier ministre et dirigeant du Front de libération du peuple du Tigré, Meles Zenawi. Ce dernier avait alors présenté ce projet comme une opportunité économique majeure qui permettrait de mettre fin, une fois pour toute, aux conflits interethniques pour unifier le pays. Cette approche nationaliste avait suscité un engouement très fort de la population qui a largement été mise à contribution.
Le projet a été financé en partie par le biais de taxes sur le salaire des fonctionnaires ainsi que par des collectes qui ont connu un grand succès. Certains Éthiopiens sont allés jusqu’à céder leurs biens et donner leurs bijoux de famille pour y participer. Car l’Éthiopie a beau être une nation pluriethnique attachée à la diversité, le sentiment nationaliste y est extrêmement fort.
Aujourd’hui, la mise en service du barrage donne l’impression qu’Abiy Ahmed a gagné face aux Tigréens puisqu’il est parvenu à faire aboutir le projet. Cette avancée économique majeure lui permet de reléguer le conflit avec le TPLF en crise régionale, mais en réalité elle ne suffira pas à réunifier le pays. L’accomplissement de ce vieux mythe éthiopien par le progrès économique paraissait jouable en 2011 lorsque le TPLF était au pouvoir. Mais pour mener la guerre contre les Tigréens, Abiy Ahmed, qui n’avait pas réellement d’armée, a instrumentalisé les divisions ethniques.
Aujourd’hui il a totalement perdu le contrôle de ce conflit qui ne pourra se régler par une simple déclaration de victoire ou un cessez-le-feu. La question désormais est de savoir à quoi va servir le barrage. Car outre le risque de sabotage lié au conflit, la bonne exploitation de cet outil nécessite des investissements massifs étrangers qui risquent d’être remis en question dans un contexte de guerre généralisée.
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La légèreté humanitaire, côté face. Editions Baudelaire Par Frédéric Vigneau Un livre de souvenirs d'un vieux briscard de l'Humanitaire ? ou de dénonciation des dérives d'un secteur devenu concurrentiel et soumis à de multiples injonctions ? Rien de tout ça, mais un livre écrit au fer rouge, par un acteur de la première heure, parti de tout en bas de l'échelle. Un novice, logisticien de fortune, envoyé d'emblée sur le terrain le plus aléatoire : Mogadiscio livrée aux milices rivales, au début des années 90, dans un pays dévasté par la guerre et la famine. Les forces étrangères déployées pour y restaurer l'ordre rembarquent piteusement, et tel geste médiatique, sac de riz à l'épaule, en laisse un souvenir grotesque et dérisoire. L'organisation humanitaire qui a recruté ce jeune volontaire en quête de sens, est la seule structure étrangère qui demeure à pied d’œuvre, avec le CICR. Elle est certes aisément reconnaissable derrière son nom d'emprunt; mais l'auteur ne souhaite pas faire œuvre d'historiographe: son propos est ailleurs, dans la description d'un groupe d'intervenants livrés à eux-mêmes, mais décidés à mener à bien leur mission. Débarquant sans consignes ni procédures, il a la responsabilité de fournir à l'équipe médicale les moyens indispensables, des locaux à la sécurité, des outils au ravitaillement. Un métier mal défini, entre débrouillardise et diplomatie, avec un engagement de chaque instant auprès de toutes les composantes de la mission. Et aussi la responsabilité de la liaison avec tous les acteurs ayant une parcelle d'autorité ou d'entregent. L'auteur révèle un réel talent pour nous faire partager ses émotions et ses doutes, mais aussi pour nous émouvoir par les éclairs d'humanité qui transcendent la violence. Après "Moga" et les camps de l'intérieur où s'effondrent les rescapés des massacres et de la famine, l'auteur s'envole vers l'intérieur du continent : l'Ouganda post-Idi Amin où règne encore la barbarie, défiée par les mêmes équipes d'humanitaires "tous terrains", puis le Tigré en lutte contre le Derg d'Addis Abeba, une expérience frustrante aux côtés d'un mouvement rebelle politiquement structuré, mais largement déshumanisé : au cœur du maquis du TPLF, l'auteur remet en question bien des réflexions sur la place réservée à l'aide humanitaire au cœur d'un conflit. Un récit qui nous emporte dans un passé pas si lointain, puisque ni les terrains, ni les enjeux, ni les comportements n'ont radicalement changé. Mais, et peut-être surtout, loin des carnets de bord ou des récits intimistes ou déclamatoires, l'auteur révèle un puissant talent d'écriture, fouaillant sans esquive ses propres sentiments et pulsions, évoquant les béquilles de la musique, de la drogue et de l'alcool. Cette "légèreté humanitaire" est la noblesse de ces héros anonymes qui montent au front armés seulement de leur humanité. Côté face... Marc Lavergne
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file:///C:/Users/M A R C/Downloads/FDP – LA MER ROUGE CONVOITISES ET RIVALITÉS SUR UN ESPACE STRATÉGIQUE-1-1.pdf
Ouvrage collectif sous la direction de Marc Lavergne et David Rigoulet-Roze
Collection Orients stratégiques, éditions L’harmattan
Parution : le 23/11/22
Format : 15,5 x 24 cm
250 pages
ISBN : 978-2-14-031008-9
26 €
Contact promotion & presse : contact.servicepresse@harmattan.fr
01 40 46 79 22
Harmattan Édition – Diffusion
5–7, Rue de l’École Polytechnique 75005 Paris
commande@harmattan.fr
Tel. : 01 40 46 79 20
Fax : 01 43 25 82 03
Cité futuriste NEOM d’Arabie Séoudite, grand barrage éthiopien de la Renaissance, aménagements touristiques et industriels des golfes d’Aqaba et de Suez, ruées vers l’or du Soudan et exploitation pétrolière offshore, font de la mer Rouge, au-delà de son rôle irremplaçable pour le commerce international, un objet de convoitise et de projection pour ses riverains, ses voisins et les puissances globales. Ces projets engendrent également
des préoccupations sécuritaires liées à la piraterie et au terrorisme. Et le « jeu de go »des bases militaires rivales n’évite pas les effroyables conflits qui déchirent le Yémen et l’Éthiopie. L’Alliance d’Abraham autour d’Israël, promu au rang de protecteur régional, suscite le soulagement des dirigeants. Mais le « Grand jeu » régional persiste dans la rivalité entre les protecteurs historiques et des concurrents de rang global – Chine et Russie – mais aussi régional – Iran et Turquie. Une quinzaine des meilleurs spécialistes, familiers ou originaires de la région, sont ici réunis pour livrer un éclairage renouvelé sur les nombreux défis auxquels cet axe névralgique est confronté.
Ont contribué à cet ouvrage :
Louis Blin, Marc Lavergne, Roland Lombardi, Alaa Al- Din Arafat, Laurent Amelot, Selma el Obeid, Bezunesh Tamru, Amina Saïd Chiré, Aden Omar Abdillahi, Didier Billion, Joséphine Dedet, David Rigoulet-Roze.
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http://www.lefigaro.fr/vox/monde/du-soudan-au-yemen-ce-que-nous-dit-la-recomposition-politique-en-cours-en-afrique-20190911
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14 octobre 2018 : https://www.france24.com/fr/20181014-erythree-ethiopie-reconciliation-paix-nouvel-exode-refugies-camp-frontieres
4 octobre 2018 : RFI, émission Décryptage, Soudan du Sud : la guerre la plus meurtrière du monde ; http://www.rfi.fr/emission/20181004-soudan-sud-guerre-cours-plus-meurtriere-monde
20 septembre 2018 : France -Culture, émission Enjeux internationaux, Soudan du Sud : la paix en vue ?
https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/soudan-du-sud-nouvel-accord-de-paix-signe-sous-la-pression
12 aout 2018, RFI, émission Géopolitique par Chantal Lorho, avec Hala Kodmani et nabil Ennasri : Un an après l’accession au pouvoir de Mohamed ben Salman en Arabie Saoudite :
www.rfi.fr/emission/20180812-arabie-saoudite-bilan-salman-qatar-canada-hariri-femmes
Juillet 2018 : Africa n°1, émission Le grand débat, avec Mohamed Nagi et Michel Raimbaud, sur les perspectives de paix au Soudan du Sud
Juillet 2018 : TV 5 Monde, émission Info Afrique : https://information.tv5monde.com/afrique/l-erythree-beaucoup-gagner-d-un-rapprochement-avec-l-ethiopie-247629
12 mai 2018 : RFI, invité Afrique :http://www.rfi.fr/emission/20180512-soudan-sud-situation-humanitaire-est-catastrophique
6 avril 2018 : Emission Africa, sur RFI en langue anglaise : New port projects in Red Sea corridor for Sudan, Somaliland as Arab backers jostle for position :
http://en.rfi.fr/africa/20180406-new-port-projects-red-sea-corridor-sudan-somaliland-arab-backers-jostle-position
7 février2018 : France Culture, émission Culture Monde : Les monarchies modernes : De Qabous à Ibn Salmane, les défi de la succession
https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/culturesmonde-du-mercredi-07-fevrier-2018
20 janvier 2018 : RFI, Invité Afrique : Le Soudan manque de ressources »
http://www.rfi.fr/emission/20180120-marc-lavergne-soudan-manque-ressources
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Un article de Marc Lavergne paru dans le Grand Dossier n°46 de la revue Diplomatie ( août-septembre 2018) , consacré aux « Mers et océans. géopolitique et géostratégie » :
Sommaire : https://mail.google.com/mail/u/0/#search/mer+Rouge/FMfcgxvxBjfPffgFzccFgmqzgkWfqBzk? projector=1&messagePartId=0.2
Article : https://mail.google.com/mail/u/0/#search/mer+Rouge/FMfcgxvxBjfPffgFzccFgmqzgkWfqBzk?projector=1&messagePartId=0.1
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Deux réponses de Marc Lavergne à des auditeurs de Côte d’ivoire ces jours-ci :
28 février : Egypte/Ethiopie : le barrage de la colère : en bref, l’Egypte ne peut pas s’opposer à la construction de ce barrage, déjà bien entamée, et ne peut qu’espérer obtenir un étalement de la mise en eau de quelques années. Mais ce barrage ne réduira pas son alimentation en eau, puisque l’objectif premier sera la production hydroélectrique. A plus long terme, mais personne ne l’évoque à voix haute, il est certain que l’Ethiopie se servira de ce barrage pour développer des projets hydro agricoles sur les basses terres frontalières du Soudan. En avril 2010, j’avais rendu visite aux ingénieurs éthiopiens, soudanais et égyptiens qui travaillaient ensemble sur les projets d’aménagement du Nil Bleu dans leurs bureaux d’Addis Abeba, alors que la tension montait déjà à la perspective de la construction de ce barrage dit à l’époque du Millénaire.
Il n’y a cependant aucun risque de voir les tensions déboucher sur un conflit armé : les deux pays n’ont pas de frontière commune, l’Egypte ne manque pas d’eau, elle a plutôt un excédent depuis la construction du haut barrage d’Assouan, et elle en gaspille la plus grande partie, en usages urbains, en surirrigation et en tentatives de colonisation de terres désertiques. Mais la population égyptienne est aujourd’hui en majorité urbaine, l’extension des surfaces urbanisées réduit la surface agricole disponible, et gêne le fonctionnement des systèmes d’irrigation et de drainage. L’Egypte survit grâce à quatre rentes : le tourisme, les envois des émigrés, les hydrocarbures et le canal de Suez. Ces rentes ont en baisse tendancielle, car mal gérées ou victimes de l’incurie et de l’incompétence des gouvernements successifs ; donc l’Egypte vit de la charité internationale, motivée par la crainte de la voir basculer dans le chaos.
Le conflit avec l’Ethiopie provient donc bien plus d’un sentiment égyptien d’humiliation face au changement de rapport de force avec ses voisins d’amont, qui s’inscrit dans un sentiment plus général d’impuissance et de déclin. Sentiment de frustration face à la montée en puissance économique de l’Ethiopie, crainte de voir celle-ci la concurrencer dans le cœur des Américains, bien installés désormais à Djibouti, comme gardienne de la région ? Crainte de voir celle-ci s’allier avec le Soudan hostile et de voir un front africain des riverains du Nil contrarier ses rêves d’hégémonie ? Il est loin le temps où le pape copte d’Alexandrie nommait, jusqu’aux années 70, l’abuna et le haut clergé éthiopien…L’Egypte espère désormais son salut de l’alliance stratégique avec Israël et avec les monarchies du Golfe contre l’Iran, dans laquelle elle joue les utilités en entretenant l’illusion d’une armée puissante. Cela transparaît même dans l’aménagement de son territoire, où la vallée au sud du Caire est abandonnée à elle-même, à l’exception de quelques sites touristiques, tandis que tous les projets de développement sont centrés sur les rivages désertiques et le canal de Suez.