Damiette, une ville prospère d’Egypte à l’heure de la mondialisation
23 novembre, 2016, 20:52
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Article paru dans le N°14 de la revue Egypte/Monde arabe du CEDEJ, novembre 2016, en accès libre
http://ema.revues.org/3626
Article complété de cartes et photos paru dans le n° 29 de la revue Cahiers d’EMAM, février 2017, en accès libre :
https://emam.revues.org/1390
« Aux racines du djihadisme africain », à paraître dans « Le magazine de l’Afrique », mars-avril 2016
Aux racines du djihadisme africain
Marc Lavergne
Les nomades sahariens au XXè siècle, des perdants de l’Histoire ?
L’hiver 1969… j’étais à Djanet, lointaine oasis aux confins de la Libye et du Niger, dans le bordj où les jeunes militaires de l’ALN avaient remplacé l’armée française. Ils étaient tous du nord, et découvraient comme moi le Sahara. A nos pieds s’étendait la palmeraie et plus loin dans l’oued, se déroulait une fantasia en l’honneur du nouvel aménokal des Kel Ajjer, qui venait de succéder à son père. Une foule bigarrée festoyait joyeusement entre les tentes des groupes venus de toute la région. Mais je compris bien vite que ces festivités n’étaient qu’un sursaut dans le déclin de cette société targuie naguère si glorieuse. Quelques jours plus tard, mon vieux guide Djebrine me racontait comment il avait pris part, jeune homme, à l’assassinat du Père de Foucault, dans cette fameuse expédition sénoussie jusqu’à l’Assekrem en 1916. Dans le vocabulaire d’aujourd’hui, un « acte terroriste contre un civil innocent », mais en même temps une action de résistance d’un groupe politico-religieux contre l’occupation étrangère, et plus précisément contre un agent de renseignement occupant une position stratégique, dans le contexte de la Première guerre mondiale, avec sans doute intervention d’agents turcs alliés de l’Allemagne…
Puis il y avait eu l’arrivée des Français, qui avaient émancipé les anciens esclaves, ces harratin de l’oasis envoyés à l’école tandis que les fils des maîtres continuaient de nomadiser au loin. Ils étaient devenus les rouages du pouvoir colonial, dont ils maîtrisaient la langue et les coutumes, portant le pantalon et la chemise blanche, et servaient maintenant l’Algérie indépendante.
Un dernier rezzou de Toubous venus du Niger avait encore dévasté l’oasis de Djanet quelques années plus tôt, en quête de dromadaires et de pillage…Mais les caravanes d’âniers qui prenaient la piste de Ghât, dans la Libye voisine, montraient l’apparition de nouveaux courants d’échanges, avec de nouveaux acteurs. De nouvelles frontières quadrillaient l’espace de vie nomade et la découverte du pétrole attirait les jeunes vers In Amenas, l’ancien Fort Flatters. (suite…)
Egypte d’Al-Sissi : le terrorisme, première menace ou ultime ressource ?
Lettre d’Égypte, 2 janvier 2016
L’Egypte du « maréchal » al-Sissi : le terrorisme, première menace ou ultime ressource ?
En ce tournant de l’année 2015-2016, un sentiment de morosité flotte sur l’Égypte. Il semble que l’effet Sissi se soit estompé : l’enthousiasme des débuts, de la part de ceux qui rejetaient l’emprise des Frères Musulmans sur l’économie et la société, s’est évanoui, et a laissé place à un sentiment de malaise et d’inquiétude.
Il y a tout d’abord un problème de méthode : la brutalité du « maréchal »autoproclamé, sa radicalité face à toute manifestation critique, rappellent les pires heures des dictatures précédentes. Certains prétendent même que la situation des droits humains et des libertés publiques est pire que sous Moubarak. En effet, avec 40 000 prisonniers politiques – qui sont loin d’être pour la plupart des activistes avérés, et d’être tous de la mouvance des Frères Musulmans -, l’Égypte bat ses propres records. D’autant que le nombre déjà impressionnant en lui-même, ne reflète pas la réalité des tortures et des humiliations systématiques, de l’absence de jugements, ou des procédures expéditives menées par des juges aux ordres.
D’une part, cette politique ne permet pas la réconciliation nationale et l’apaisement indispensables pour dégager les voies d’un avenir prospère et stable ; d’autre part, elle provoque un sentiment de rejet dans de larges couches de la société et risque de jeter la jeunesse dans les bras de Daesh ou de nourrir les rebellions tribales des nomades bédouins vivant sur les 90% désertiques du pays. On a ainsi l’impression que le pouvoir fabrique lui-même les opposants qui lui permettent de se légitimer et d’obtenir l’aide de ses alliés arabes ou occidentaux.
On peut se demander si cette politique du big stick n’est pas un effet de l’incompétence de l’armée à diriger le pays. Le temps est en effet passé, s’il a jamais existé, où l’armée égyptienne avait une certaine légitimité à prétendre gérer la société et l’économie égyptiennes. (suite…)
How Bashir ruined Sudan by exploiting Islam
Marc Lavergne talks to Marco Cesario

16th March 2010
On April 11th Sudan will hold a general election. These are the first multi-party elections in a quarter of a century. General Al Bashir, who came to power with a military coup in 1989, has held his people in check for over twenty years…
http://www.resetdoc.org/story/00000021130